Le marketing vu par l'effet Mandela
Que vient faire Nelson Mandela dans une histoire de marketing ?
J’aimerais vous parler de l’effet Mandela et des impacts qu’il peut avoir sur votre business.
Tout commence en 2013, alors que l’ami Nelson nous quitte d’une infection pulmonaire.
La bloggueuse américaine Fiona Broome s’étonne alors du décès de l’ancien président. Elle le croyait décédé dans les années 90s, en prison.
Jusqu’ici rien d’anormal et rien de très activable par rapport aux sujets traités dans cet email hebdomadaire.
Là où ça devient intéressant, c’est que l’amie Fiona Broome découvre ne pas être la seule à avoir pensé ça.
Loin de là.
De nombreux internautes étaient, comme elle, persuadés du contraire. Et ce, assez fermement.
Le nom de « l’effet Mandela » se popularise à ce moment là.
Il s’agit d’un faux souvenir collectif.
Le professeur Benjamin Boller nous partage que c’est un phénomène plutôt connu en neuropsychologie.
Ceux qui veulent briller en société utiliseront le terme de « distorsions mnésiques ».
La raison, en vulgarisant un peu, c’est que le cerveau sélectionne seulement quelques éléments d’un souvenir. Il ne peut pas TOUT enregistrer.
Les partisans de la mort de Mandela en prison auront donc reconstitué le souvenir via des éléments clés comme « longtemps en prison », « vieux », « difficile ».
Au-delà de l’anecdote plutôt fun, vous en conviendrez, qu’est-ce que ça nous apprend sur notre façon de gérer le marketing ?
Les distorsions mnésiques sont légions en marketing :
On ne retient que quelques éléments d’un obscur A/B Test réalisé il y a 5 ans.
On ne retient que des infos sur « ce type de campagne ne fonctionne pas », sans remettre en cause l’évolution des algorithmes ou l’impact d’éléments annexes comme la créa ou la landing page.
On tire des à prioris monumentaux sur une fausse conception du persona.
etc, etc..
Rien que ces 3 éléments doivent vous faire prendre conscience d’un fait simple et basique comme dirait l’autre :
Nous évoluons dans un métier où il faut sans cesse challenger ses croyances.
Avant de conclure, requestionnons brièvement les 3 exemples cités :
→ L’évolution des sites web et des usages peut avoir drastiquement changé la perception d’un élément. Pourquoi ne pas relancer un A/B Test histoire d’être sûrs ? Ou au moins un benchmark ou un quali.
→ A quelle phase de maturité était le produit au moment du test ? On ne juge pas une bêta comme un produit qui a 3 ans d’historique. (RSA, smart shopping, performance max…)
→ Suis-je capable de dire POURQUOI je pense que mon persona a 25-35 ans, est plutôt urbain, CSP+, et qu’il mange des brocolis ? On peut être data-driven sur la définition d’un persona aussi.
J’espère que cet article vous aura ouvert des réflexions, et si vous avez pensé à des éléments particuliers en le lisant, vous pouvez les noter pour les requestionner (et me les envoyer, je suis curieux de voir ce que ça inspire !)