Il s’agit de la grande nouvelle qui fait trembler le monde du e-commerce sur cette dernière quinzaine. Certains s’y attendaient, d’autres ont été surpris de la force de la sanction …. Wish a été déréférencé des moteurs de recherche et boutiques d’applications en France.
Qui :
Wish, la marketplace fondée en 2010 et entrée en Bourse en décembre 2020, comptabilise aujourd’hui 100 millions d’utilisateurs actifs. Elle a pour ambition de faciliter les transactions directes entre vendeurs et acheteurs. La plateforme a uniquement le rôle d’intermédiaire pour le paiement mais ne stocke aucun produit et ne gère pas les retours.
Quoi :
La plateforme fait régulièrement parler d’elle avec de nombreuses critiques sur la qualité des produits répertoriés et leur légalité (contrefaçons).
Suite à une enquête ouverte par La Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) en septembre 2020, Wish a été sanctionné pour la vente de produits «non conformes, voire dangereux». Ainsi Wish a été déréférencé en France des moteurs de recherche, du play store Android et de l’App store d’Apple.
Pourquoi :
Le souhait du gouvernement français est de se débarrasser des acteurs du e-commerce jugés dangereux pour les consommateurs.
L’enquête menée par le Service National d’Enquête (SNE) de la DGCCRF visait à déterminer la qualité des produits Wish et leur impact potentiel sur la sécurité des utilisateurs. L’évaluation de 140 produits a mis en exergue «des taux de dangerosité particulièrement élevés pour certaines familles de produits comme les jouets (95 % non conformes, dont 45% dangereux), les appareils électriques (95 % non conformes, dont 90% dangereux) et les bijoux fantaisie (62 % dangereux) » (ministère de l’Économie). De plus, aucun retrait et rappel de produits n’était effectué par Wish en dépit de son statut de distributeur.
La sanction prend effet suite à l’absence d’action de Wish après la demande de la DGCCRF en juillet 2021 de se mettre en conformité avec la loi dans un délai de deux mois.
En bref :
La sanction a pris effet avant le black friday et les fêtes de fin d’années, deux temps forts du e-commerce, une volonté du gouvernement «pour protéger les consommateurs et lutter efficacement contre une concurrence déloyale d’opérateurs économiques».
La perte de ce concurrent pratiquant un dumping prix agressif représente une belle opportunité pour les autres e-commerçants de grappiller des parts de marché sur une période où l’intention d’achat augmente. On estime que 70% des Français ont attendu le Black Friday pour réaliser leurs achats. Les dropshippers ont également pu se réjouir de la nouvelle qui rend la provenance de leurs offres plus difficilement identifiable par les consommateurs.
Attention, bien que Wish sera à l’avenir difficile d’accès, celui-ci ne sera pas inatteignable. Le site reste accessible en accès direct lorsque l’adresse entière est renseignée.
Bruno Le Maire a annoncé laisser quelques semaines à Wish pour se mettre en conformité et n’exclut pas de bannir le site américain : «Soit Wish se conforme aux règles, soit nous allons plus loin et nous interdisons le site sur le territoire Français». Wish a annoncé entamer un recours juridique pour contester cette décision de la DGCCRF.